Tukishi était assis sur l'un des bancs de la cour de l'école française. Autour de lui le brouhaha créé par les bavardages incessants des élèves s'élevait dans cet espace de plein air. Mais lui ça ne l'atteignait pas. Rien ne pouvait arriver jusqu'à lui depuis ce matin, il était recroquevillé dans son monde. La raison de cette solitude soudaine ? Une lettre trouvée dans le dortoir à son attention. L'auteur était Shûichi. Il lui annonçait son départ et qu'il regrettait de l'abandonner pour le groupe. Mais Tukishi n'en avait que faire des Bad Luck. Bon d'accord, il était quand même attristé que ce music band ne soit pas allé plus loin mais il avait pris la décision de poursuivre la quête de membres en l'honneur de la petite chose rose bondissante. Lui s'il était touché horriblement c'était parce que cet être étrangement fatiguant pour quiconque l'approchait ne serait plus jamais là. Pour lui ce n'était qu'une connaissance, mais pas n'importe laquelle car il avait secrètement espéré que cela prendrait la forme d'une solide amitié. Oui, malgré la distance ils resteraient amis, mais ce n'était pas la même chose. Il ne cessait de se promettre intérieurement que dès qu'il remettrait les pieds au Japon il s'empresserait d'aller lui rendre visite pour prendre de ses nouvelles ou bien pourquoi pas le féliciter pour sa future carrière. A moins qu'il ne devienne si célèbre qu'il repasse en France avant qu'il ne puisse dire ouf.
Mais à ce moment là,, personne n'aurait pu guérir ce coeur meurtri qui battait inlassablement en lui. Il était triste de ne pas avoir pu lui dire au revoir de vive voix, de ne pas avoir pu le serrer dans ses bras ne serait-ce qu'une seule fois. Autant se rappeler qu'à chaque fois que Shûichi avait tenté un rapprochement, lui l'avait toujours fait valsé pour ne pas qu'il s'accroche trop. Aujourd'hui il le regrettait.
Il était assis sur ce banc de bois, les jambes et les bras croisés, le regard dans le vide... Il se dit alors qu'il faut que les gens soient soudainement très loin de nous pour qu'on se rende compte à quel point ils nous sont chers...